Tuesday, April 04, 2006

Le paradoxe français

Le Sénat. "Vivement qu'on crève, qu'on voit plus toutes ces conneries".



Visiblement, toutes ces conneries ne sont pas finies. Je profite de cette journée d'action nationale à travers toute la France pour rendre compte de l'évolution du problème dit du CPE.
Désormais le fameux CPE n'existe plus, ou en tout cas ne ressemble en rien à sa forme de départ c'est à dire un Contrat Première Embauche avec une période d'essai de 2 ans et un licenciement possible - dans ces 2 ans - qui ne serait pas motivé. Ces deux éléments, très certainement discutable, sont les deux points qui gênaient les anti-CPE. Il est vrai d'un côté que cela peut faire peur même si il y a nombre de dispositions qui attenuent ces deux points.
Le Président de la République a, vendredi dernier, promulguer la loi sur l'égalité des chances, en fait la loi ou le CPE apparait. Une loi qui opère des modifications dans le code du travail et qui institue quelques mesures pour lutter contre le chômage notamment un apprentissage possible à l'âge de 14 ans. Cette loi a été promulguée, certes, mais le Président comme tu as pu le voir a dit que le CPE ne pouvait être appliqué tant que les deux élements - source de l'échauffement urbain des dernières semaines - ne seraient pas modifiés par le gouvernement. La période d'essai de 2 ans et le licenciement non motivé n'existe donc plus.
Le CPE est mort. Le Contrat Première Embauche devient une merde juridique, il n'intéresse plus les patrons qui y voyaient un moyen de brasser les employés mauvais - note que je souligne mauvais - car le patron, le grand méchant loup, ne va pas licencier un employé efficace. Je ne parlerais pas plus du CPE. D'autres le font très bien.
Jacques Chirac a mis un bordel monstre chez les syndicats, et moi personnellement ça me fait vraiment sourire. Les syndicats étudiants et de salariés n'ont pas cessé de réclamer le retrait du CPE pour aborder le dialogue, seulement maintenant que les deux mesures qui étaient la source du mouvement d'opposition n'existe plus : il y a problème. Maintenant que le CPE n'existe plus, on voit les syndicats se rattacher au retrait de la loi sur l'égalité des chances et les syndicats étudiants parlent, eux, du retrait de la loi LMD - réforme européenne des systèmes universitaires pour universaliser les diplômes dans la communauté : Licence Master Doctorat - qui est appliqué depuis désormais le début de l'année universitaire 2005 / 2006. Les cocos anarchistes demandent la démission du Conseil constitutionnel, institution qu'ils ne devraient pas considérer dans leurs idées anarchistes.
Ces nouvelles revendications traduisent un essoufflement du mouvement de mobilisation, les syndicats et autres partis politiques se rattachent à ce qu'ils peuvent et veulent préserver leur dignité qu'ils ont perdue. Leur dignité n'existent plus depuis qu'ils cautionnent l'anti-démocratie (blocage des universités), depuis qu'ils refusent le dialogue et depuis qu'ils n'acceptent plus le principe de représentativité nationale. Leur crédibilité est en train d'être remise en cause - attendez les vacances scolaires pour rire un bon coup - les gens en ont marre, les étudiants veulent avoir un diplôme qui a de la valeur, les étudiants étrangers qui viennent de loin et qui ont lutté pour obtenir leur bourse ne veulent plus entendre parler de la France estudiantine, le monde se moque de nous comme jamais il ne l'a fait.
Merci les gars.
Pour consulter le dossier complet sur la loi sur l'égalité des chances (saisine, texte de loi, décision, communiqué) :

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