Tu prends ton manteau, on s'en va

C'est le choc, le nouveau drame de la télévision. C'était jeudi dernier et c'était sur TF1, ça va de soi.

Je crois qu'on en avait pas eu assez avec RIS, la [très] pâle copie de la série américaine Crime Scene Investigation soit Les Experts en France (diffusée sur TF1). C'était effectivement un festival : tout d'abord des acteurs géniaux avec aucun charisme, une réalisation magnifique avec des effets à la Patrick Sébastien (il est peut être dans le coup) et surtout des histoires - je peux pas appeler ça un scénario - très mal ficelées. Alors on se plaignait, on se plaignait mais on se disait que finalement ils faisaient mieux qu'Ingrid Chauvin dans Dolmen donc ça se tenait. On avait pas tout vu.

TF1 a fait très fort jeudi dernier, la chaine a diffusé une nouvelle série française. Dans ce cas on s'attend à quelque chose d'un peu élaborée, un truc un peu à la Engrenages (diffusée sur Canal +), on se dit que Régnier, Hanin et Genest c'est fini. Effectivement c'est fini, mais c'est pas mieux. On a un truc qui s'appelle Section de recherches avec toujours Patrick Sébastien aux effets spéciaux (pensez au générique du Plus Grand Cabaret Du Monde de France 2) une histoire un peu améliorée mais au niveau des acteurs, on a affaire à un gros problème. Le problème se divise en deux : d'un côté il y a Jean-Pascal de la Star Ac' 1, de l'autre il y a Julien Courbey du Raid. C'est à partir du moment ou on les voit qu'on se dit une chose simple : "Y a quoi sur france 2 ?".

Méthode overdose

Trop c'est trop. Ca a commencé à la radio après à la télé et puis maintenant c'est dans la presse. Il y a même un sandwich, c'est quoi ces conneries.

Sébastien Cauet est un mec sympa, j'en doute pas. Son premier succès est venu sur Europe 2 avec l'émission appelée "Cauet" diffusée tous les matins sur les ondes - le début de la notorieté. Ca partait bien, on se marrait un peu et puis c'était original : un peu cool, un peu trash, un peu sexe, finalement c'était un peu jeune. Alors fort de ce succès, des producteurs télé voient en lui un potentiel de réussite sur le petit écran - Bataille et Fontaine, bah ouais - et Cauet est envoyé sur TF1 avec La Méthode Cauet.

L'idée est la même : rien faire de très intellectuellement élevé mais déconner, juste se fendre la poire. On rigole, on s'amuse, on gesticule, on mange devant. La recette prend. Cauet est alors tout feu tout flamme. Il va déchainer la fureur.

On voit sa tête partout, les jeunes en parlent comme d'un héros, les magazines se l'arrachent, il ne peut sortir de chez lui sans avoir de paparazzi sur le dos (je sais j'en rajoute allègrement mais j'aime ça). Alors on y va, c'est parti, du Cauet en veux-tu en voilà. Et puis c'est le summum, les pubs Quick sont déroulés aux arrêts de bus, des hamburgers appelés Cauet vont être commercialisés. Enfin ce n'est qu'un détail à côté de Guts, LE magazine crée par Cauet en personne.

Néanmoins ça commence à durer. A la radio l'humour est du niveau de Michael Youn, à la télé tout se répète en permanence et puis ce fameux nouveau magazine, je ne vais pas en parler, c'est du vide. De surcroit, Cauet se coltine une fine équipe, y a pas à dire. Il y a Cecile de Menibus, certes attirante, qui est idiote, les mots me font défaut pour être moins brutal, et qui sert autant que Muriel Cousin dans l'émission de Stéphane Bern quoique plus énervante. Et puis il y a les deux copains de Cauet, lourds au possible avec leurs vannes réchauffées à outrance, j'aimerais avoir ce genre de copains chiants qui te font toujours les mêmes blagues. Il s'agit aussi de Cauet lui même notamment en matière de sélection d'invités : faut pas pousser mamie dans les orties quoi. Et puis ces interviews toujours les mêmes avec toujours cette espèce d'attendrissement vis à vis de Cauet...mais par lui-même.

En fait Cauet est devenu une sorte de personnage populaire mais trop populaire. Un mec sympa, j'en doute pas, mais qui devient beauf un jour parce que la porte du couloir était ouverte, il est entré, mais paresseux il a ouvert les premières portes, à sa portée, pour s'y installer. Facile.